Hire Immigrants Ottawa

La sénatrice Ratna Omidvar, conférencière au Sommet d’EIO du 8 mars dernier, a ouvert son discours en mentionnant que l’un des plus grands défis d’immigrer vers un nouveau pays est d’apprendre ses règles non écrites. Madame Omidvar expliquait que lorsqu’elle s’est établie au Canada, elle a rapidement appris les règles culturelles qui entouraient le respect de l’espace personnel des autres et les questions qu’elle ne pouvait pas poser, par impolitesse. Lors de sa troisième journée en sol canadien, on lui a conseillé de changer son nom, car il lui serait impossible de se trouver un emploi. Madame Omidvar a quitté l’Iran pour s’établir au Canada en tant que réfugiée; elle était professeure d’allemand, originaire de l’Inde. Comme la plupart des immigrants, c’est à ce moment-là qu’elle a commencé sa nouvelle vie.

Madame Omidvar est à présent sénatrice canadienne et écrivaine publiée. Elle a également travaillé dans le secteur sans but lucratif, et à titre de professeure à la Ryerson University.

« Les noms importent, » dit-elle, en expliquant que les mots envoient des signaux au cerveau. Ces signaux affectent la façon dont nous percevons les mots. Quand madame Omidvar est arrivée au Canada, elle n’a pas changé son nom; il s’agit de son identité, tout comme la couleur de sa peau. D’après les recherches (en anglais), il est évident que les noms importent lors de la recherche d’emploi. Madame Omidvar encourage à présent les employeurs à rendre les processus de demande d’emploi anonymes, assurant ainsi l’anonymat des noms et des établissements scolaires. Elle demande aux employeurs d’examiner uniquement les compétences des candidats. Cette expérience (en anglais) a été effectuée en Allemagne. Le résultat? Le processus anonyme améliore considérablement le taux de réussite des candidats immigrants et des femmes.

« Il faut un effectif diversifié pour vendre à un tel marché, » dit madame Omidvar, en mettant l’accent sur le fait que nous devons reconnaître les préjugés inconscients et comprendre notre public.

Selon Statistique Canada, d’ici 2036, près de la moitié de la population canadienne sera constituée d’immigrants ou d’enfants d’immigrants, ce qui représentera une bonne partie de la main-d’œuvre du pays. Madame Omidvar explique que la discussion liée à l’intégration et à l’exploitation des ressources des immigrants est essentielle.

Madame Omidvar résume la situation des immigrants qui intègrent la société canadienne ainsi :

« Il s’agit d’une grande maison. Son toit solide empêche les gens de nous exploiter. Peu importe si vous êtes arrivés hier ou il y a dix ans, nous avons tous une place dans cette maison. Elle comprend un intérieur très lumineux, et un beau feu de foyer. Lorsque les immigrants entrent dans cette maison au début, tout est nouveau pour eux. Au début, ils sont incertains. Ils s’assoient sur le bout de leur chaise. Éventuellement, ils sont de plus en plus à l’aise. Ils apprennent à faire fonctionner le lave-vaisselle, à payer leurs factures et à économiser. Ils participent au paiement de l’hypothèque. Puis, un jour, ils décident de peindre la maison d’une autre couleur et de revoir la disposition des meubles. Après tout, c’est aussi leur maison. »

Madame Omidvar mentionne se battre pour la diversité et l’inclusion. Toutefois, elle ne se considère pas une sénatrice pour les immigrants et les réfugiés. Selon elle, la démographie explique tout et « le Canada réussira quand ses immigrants y parviendront. »


(en anglais)

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