Tirer parti du pouvoir de la diversité
À quels défis êtes-vous confrontés quand vient le temps de créer un milieu de travail inclusif?
Le fait de contester le statu quo et de travailler dans un environnement réglementé par des processus définis. Voilà ce qu’a déclaré Jacqueline Lawrence, coordonnatrice pour la diversité et l’équité au Conseil scolaire du district d’Ottawa-Carleton (CSDOC).
« Nous nous trouvons dans le domaine du savoir. Dans le secteur de l’éducation, ce sentiment de ne pas savoir est vraiment effrayant. Cela exige de nous d’être à l’aise avec l’inconnu, » a déclaré Mme Lawrence.
Au sein du CSDOC, 43 % de la population étudiante est racialisée, alors que seulement 8 % du personnel l’est. Mme Lawrence a affirmé qu’il s’agit d’un problème sur lequel ils doivent se pencher afin de veiller à ce que le personnel reçoive une formation relative à l’inclusion et qu’il soit suffisamment outillé pour enseigner à leurs classes diversifiées.
Récemment, un groupe de travail mixte patronal-syndical sur la gestion de la diversité et de l’inclusion a été créé pour déterminer les possibilités d’amélioration, et ce, dans le but de favoriser une plus grande diversité et inclusion au sein de la fonction publique du Canada.
Lionel Siniyunguruza, employé aux relations de travail -Pheonix, à l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada, a déclaré que le groupe de travail a mis au point une perspective sur la diversité et l’inclusion pour déterminer si les individus sont biaisés dans leur prise de décision. M. Siniyunguruza a indiqué que six ministères gouvernementaux expérimentent à l’heure actuelle le recrutement anonyme, en cachant aux recruteurs non seulement les noms, mais également le sexe, l’âge et la formation des candidats, afin de s’attaquer aux préjugés inconscients.
L’idée d’embaucher pour assurer une « affinité sur le plan culturel » était particulièrement répandue chez les entreprises de haute technologie. Que signifie la notion d’« enrichissement culturel » et pourquoi est-ce important?
Meghan Herman, responsable de l’inclusion et de l’innovation chez Shopify, a déclaré qu’ils examinaient d’abord les besoins de l’équipe actuelle, non pas à l’échelle de l’organisation, mais au sein de l’équipe spécifique pour laquelle ils recrutent. Quelle est la possibilité d’ajouter une perspective culturelle?
« Pour concevoir le meilleur produit et apporter des solutions créatives aux problèmes autour de la table, il est essentiel d’avoir sous la main une équipe diversifiée, » a déclaré Allan Wille, président et chef de la direction de Klipfolio.
Imaginez que vous vous trouvez dans une salle, dit M. Wille. Vous êtes là avec cinq autres personnes qui vous ressemblent, et qui ont votre âge et les mêmes antécédents. Dans une autre pièce, vous êtes là avec des gens de différentes cultures, langues, et perspectives sur la vie. Quelle équipe réussira en premier?
« Je garantis que ce sera la deuxième équipe, celle qui est plus diversifiée, » a-t-il déclaré. « C’est la même chose en affaires : pour résoudre des problèmes créatifs, nous avons besoin de différentes perspectives autour de la table. »
Comment pouvons-nous créer des cultures au sein de milieux de travail où les gens sont culturellement compétents, mais où il est aussi permis de faire des erreurs et d’apprendre?
Le consensus pour l’ensemble du panel était d’entamer la discussion et d’être délibéré quant à la création d’espaces sécuritaires, ouverts et diversifiés.
« Quand vous ne créez pas d’espace adéquat pour que les gens posent des questions qu’ils jugent inintelligentes sur la diversité, cela peut engendrer beaucoup de protectionnisme et d’animosité envers la stratégie dans son ensemble, et ainsi vous faire vraiment dérailler de votre objectif, » a déclaré Mme Herman.
Shopify a lancé « Inclusion Connectors », une initiative qui invite les gens à échanger avec l’équipe d’inclusion dans un contexte de rencontres individuelles pour permettre de poser des questions relatives à la diversité.
Mme Lawrence a indiqué que le CSDOC disposait d’un programme semblable appelé « Date with Diversity », où les partenaires communautaires sont invités à se réunir dans un endroit où les employés peuvent poser des questions, et ce, sans craindre de dire la mauvaise chose.
« Nous avons fourni des espaces sûrs pour tenir ces discussions, parce que c’est par l’entremise d’échanges de la sorte que la transformation pourra se produire, » a-t-elle dit. « Il pourrait s’agir d’un exercice laborieux, mais cela nous donne l’occasion d’entamer ces discussions. Je serais plus inquiète si nous n’avions pas ces conversations du tout. »