Qualifiés pour les emplois : Les exigences en capital humain d’Ottawa dans l’économie du savoir
Pénurie de travailleurs ou inadéquation de compétences? Les économistes ne s’entendent peut être pas sur la raison pour laquelle les entreprises ont du mal à bâtir la main-d’œuvre dont ils ont besoin pour s’épanouir, mais ils s’entendent toutefois sur une solution : aider les employeurs ottaviens à tirer profit du riche bassin d’immigrants dans notre arrière-cour.
C’était l’un des messages clés du Sommet annuel des employeurs d’Embauche Immigrants Ottawa, qui a eu lieu les 3 et 4 mars derniers au Centre national des Arts. Cette année, le thème Qualifiés pour les emplois : Les exigences en capital humain d’Ottawa dans l’économie du savoir a rassemblé plus de 200 chefs de file du monde des affaires, du gouvernement et du monde politique; ils ont discuté de l’intégration efficace des immigrants dans la population active de la capitale.
Les deux conférenciers de marque ont donné différents points de vue sur le marché du travail d’Ottawa et le contexte général plus large de l’embauche des immigrants. Monsieur Rick Miner, Ph. D., conseiller en gestion, ancien président du Seneca College et auteur de The Great Canadian Skills Mismatch: People Without Jobs, Jobs Without People and MORE, a pris la parole le premier jour, alors que monsieur Don Drummond, ancien économiste en chef du Groupe financier de la Banque TD, maintenant professeur invité en politiques publiques internationales à l’Université Queen’s, s’est entretenu la deuxième journée.
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Entre temps, des groupes d’experts représentant l’ampleur et la diversité de l’économie des connaissances d’Ottawa (entreprises du domaine de la gestion de l’informatique, organismes des ressources humaines, conseils sectoriels, la Chambre du commerce, la Ville d’Ottawa et des agences de règlement travaillant avec les Néo-Canadiens qualifiés) se sont attaqués aux obstacles pratiques qui relient les employeurs aux bons candidats, et de méthodes futures permettant d’attirer et de recruter des personnes plus talentueuses.
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Les coprésidents du Conseil des employeurs champions d’EIO, Gaye Moffett (fondatrice de GEM Healthcare) et Frank Bilodeau (vice-président des districts d’Ottawa et de l’ouest du Québec de la Banque Scotia) ont souhaité la bienvenue aux participants et mis en évidence le succès d’EIO, soit d’avoir aidé plus de 1 600 immigrants à se trouver un travail qui correspond à leurs compétences. L’honorable Michael Chan, ministre des Affaires civiques, de l’Immigration et du Commerce international, a partagé certaines de ses propres expériences en tant que jeune immigrant œuvrant dans le sous-sol d’un restaurant, et a soutenu l’avantage concurrentiel qui résulte de l’embauche des immigrants.
« Nous avons de loin passé le temps où l’on embauchait des Néo-Canadiens parce que c’était une belle chose à faire, » a dit Michael Chan. « Les employeurs réalisent que la diversité est logique juste avec l’étude de cas. Ils ont tendance à avoir un esprit plus entrepreneurial et plus novateur, et ils ajoutent un avantage mondial aux environnements de travail d’aujourd’hui. »
L’économie du savoir à Ottawa exige des compétences élevées : 71 % de tous les emplois exigent des études postsecondaires, soit le taux le plus élevé de toutes les régions métropolitaines canadiennes. Ottawa a aussi l’une des mains-d’œuvre les plus éduquées au Canada : environ 97 000 immigrants à Ottawa détiennent un titre postsecondaire, et plusieurs d’entre eux une formation spécialisée recherchée en sciences, technologie, génie et mathématiques (STGM) et en sciences de la santé. Pourtant, les employeurs continuent de définir « l’accès aux travailleurs qualifiés » comme l’un des trois principaux obstacles aux affaires à Ottawa.
Donc, pourquoi cette inadéquation? Monsieur Miner, Ph. D., a revu avec les participants sa propre recherche sur les obstacles liés à la main-d’œuvre canadienne. Il a conclu que cette inadéquation de compétences persiste dans plusieurs secteurs. Au-delà des pénuries dans les divers secteurs (telle la pénurie de gens de métiers visant à satisfaire la demande liée à l’essor du secteur du bâtiment), monsieur Miner estime qu’il y a un écart géographique, et que certaines régions sont désespérées pour ces compétences inutilisées dans d’autres régions. Il remarque aussi un problème de sous-emploi, où trop de gens occupent des postes qui ne sont pas à la hauteur de leurs compétences ou pour lesquels ils ne peuvent pas appliquer leur formation.
« Nous avons besoin de plus de gens dans notre main-d’œuvre : nous devons mettre les bonnes compétences et les bonnes personnes aux bons endroits pour faire croître notre économie, » a ajouté monsieur Miner. « Résoudre qu’un de ces problèmes, ce n’est pas suffisant. »
Le lendemain, monsieur Drummond a évalué ce qu’il considère comme des obstacles à la politique d’immigration, et aux renseignements sur le marché du travail lacunaires ou limités. Il a ensuite rappelé aux employeurs qu’ils n’ont pas besoin d’attendre que quelqu’un d’autre règle les problèmes pour eux. Les employeurs font une différence importante dès le début tout simplement en reformulant leurs pratiques d’embauche, a dit monsieur Drummond. En fonction de sa propre expérience de travail avec les Néo-Canadiens à la Banque TD, monsieur Drummond encourage fortement les cadres supérieurs responsables de l’embauche à regarder au-delà des qualifications qui ne leur semblent pas habituelles ou des connaissances linguistiques imparfaites pour voir les autres atouts des candidats néo-canadiens ont à offrir, y compris les réseaux mondiaux, l’esprit innovant et les diverses perspectives.
« Nous savons que cela fonctionne, » a dit monsieur Drummond. « Regardez les preuves, regardez les statistiques des employeurs qui ont embauché un Néo-Canadien. Nous savons assurément que l’embauche d’un immigrant aide à son intégration économique et sociale, et nous savons que les employeurs sont des plus heureux de leur décision. »
Prix employeurs d’excellence annuels visant à reconnaître les employeurs ottaviens qui ont fait preuve de pratiques exemplaires en matière de recrutement et de maintien en poste des immigrants qualifiés. Cette année, les lauréats sont la Banque de développement du Canada, Epocal, le Ottawa Catholic School Board et le Centre communautaire de Pinecrest-Queensway.